mardi 24 mars 2009

Washington - L'une des lauréates du prix que la secrétaire d'État, Mme Hillary Clinton, décernera le 11 mars à des femmes courageuses n'avait que douze ans lorsqu'elle a été vendue comme esclave en 1996.

« On m'a négociée comme une chèvre » pour le prix de 500 dollars, a dit Hadizatou Mani, du Niger.

Sa mère elle-même était esclave. Elle a été achetée par un homme d'une soixante d'années qui la battait, qui l'envoyait travailler de longues heures dans les champs, qui la violait et qui lui a fait trois enfants.

Bien que le Niger ait criminalisé l'esclavage en 2003, le maître d'Hadizatou Mani ne lui a pas révélé au début qu'il l'avait achetée et il a aussi tenté de convaincre les autorités du village qu'elle n'était pas esclave, mais qu'elle était l'une de ses épouses. Lorsqu'elle a finalement réussi à obtenir son « certificat de libération » en 2005 et qu'elle a épousé l'homme de son choix, son ancien maître l'a accusée de bigamie et elle a été condamnée à une peine de prison pendant six mois.

Hadizatou Mani s'est alors adressée à une association antiesclavagiste locale, Timidria, puis à l'organisation non gouvernementale Anti-Slavery International, pour porter plainte devant la Cour de justice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Elle a accusé l'État nigérien de ne pas avoir protégé ses droits en vertu de sa loi contre l'esclavage.

« Ce fut très difficile d'affronter mon ancien maître et de m'exprimer publiquement car les gens me considéraient comme rien de plus qu'une esclave. Je savais cependant que c'était là la seule façon d'empêcher que mon enfant subisse le même sort que moi. Personne ne mérite d'être esclave. Nous sommes tous égaux et nous méritons d'être traités de la même façon (…) Aucune femme ne doit souffrir de la même façon que moi. »

Malgré les pressions directes et indirectes visant à l'inciter à retirer sa plainte, elle n'a pas cédé. Le 27 octobre 2008, la Cour de justice de la CEDEAO a condamné son asservissement et déclaré que l'État nigérien n'avait pas protégé ses droits et qu'il devait lui verser une indemnité de 10 millions de francs CFA (environ 20.000 dollars). Cette décision a montré clairement à l'État nigérien et à d'autres pays africains qu'il ne suffisait pas d'adopter une loi contre l'esclavage, mais qu'il fallait aussi l'appliquer.

Avant cette décision, des associations nigériennes telles que Timidria avaient déclaré que le Niger avait adopté sa loi contre l'esclavage dans le cadre d'une « offensive de charme » destinée à plaire aux Occidentaux. Hadizatou Mani a remporté une victoire non pas seulement pour elle-même, mais aussi pour tous ceux qui sont encore asservis au Niger. Elle leur a apporté un rayon d'espoir.

Le département d'État l'a choisie pour lui décerner cette année le prix qu'il a créé en 2007 afin de rendre hommage aux femmes qui ont fait preuve d'un courage exceptionnel pour défendre les droits et la promotion sociale de la femme.
09 mars 2009

Une ancienne esclave nigérienne lauréate du prix du courage féminin aux É.-U.
Hadizatou Mani recevra ce prix des mains de la secrétaire d'État des États-Unis


Mme Hadizatou Mani, une ancienne esclave du Niger.
Washington - L'une des lauréates du prix que la secrétaire d'État, Mme Hillary Clinton, décernera le 11 mars à des femmes courageuses n'avait que douze ans lorsqu'elle a été vendue comme esclave en 1996.

« On m'a négociée comme une chèvre » pour le prix de 500 dollars, a dit Hadizatou Mani, du Niger.

Sa mère elle-même était esclave. Elle a été achetée par un homme d'une soixante d'années qui la battait, qui l'envoyait travailler de longues heures dans les champs, qui la violait et qui lui a fait trois enfants.

Bien que le Niger ait criminalisé l'esclavage en 2003, le maître d'Hadizatou Mani ne lui a pas révélé au début qu'il l'avait achetée et il a aussi tenté de convaincre les autorités du village qu'elle n'était pas esclave, mais qu'elle était l'une de ses épouses. Lorsqu'elle a finalement réussi à obtenir son « certificat de libération » en 2005 et qu'elle a épousé l'homme de son choix, son ancien maître l'a accusée de bigamie et elle a été condamnée à une peine de prison pendant six mois.

Hadizatou Mani s'est alors adressée à une association antiesclavagiste locale, Timidria, puis à l'organisation non gouvernementale Anti-Slavery International, pour porter plainte devant la Cour de justice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Elle a accusé l'État nigérien de ne pas avoir protégé ses droits en vertu de sa loi contre l'esclavage.

« Ce fut très difficile d'affronter mon ancien maître et de m'exprimer publiquement car les gens me considéraient comme rien de plus qu'une esclave. Je savais cependant que c'était là la seule façon d'empêcher que mon enfant subisse le même sort que moi. Personne ne mérite d'être esclave. Nous sommes tous égaux et nous méritons d'être traités de la même façon (…) Aucune femme ne doit souffrir de la même façon que moi. »

Malgré les pressions directes et indirectes visant à l'inciter à retirer sa plainte, elle n'a pas cédé. Le 27 octobre 2008, la Cour de justice de la CEDEAO a condamné son asservissement et déclaré que l'État nigérien n'avait pas protégé ses droits et qu'il devait lui verser une indemnité de 10 millions de francs CFA (environ 20.000 dollars). Cette décision a montré clairement à l'État nigérien et à d'autres pays africains qu'il ne suffisait pas d'adopter une loi contre l'esclavage, mais qu'il fallait aussi l'appliquer.

Avant cette décision, des associations nigériennes telles que Timidria avaient déclaré que le Niger avait adopté sa loi contre l'esclavage dans le cadre d'une « offensive de charme » destinée à plaire aux Occidentaux. Hadizatou Mani a remporté une victoire non pas seulement pour elle-même, mais aussi pour tous ceux qui sont encore asservis au Niger. Elle leur a apporté un rayon d'espoir.

Le département d'État l'a choisie pour lui décerner cette année le prix qu'il a créé en 2007 afin de rendre hommage aux femmes qui ont fait preuve d'un courage exceptionnel pour défendre les droits et la promotion sociale de la femme.

mardi 28 octobre 2008

27-10-2008 23:14:35




Niger - CEDEAO - Gouvernance



La Cour de justice de la CEDEAO condamne l’Etat du Niger à verser 10 millions de FCFA pour « esclavagisme »

APA-Niamey (Niger) La cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a condamné lundi l’Etat du Niger à verser 10 millions de FCFA à une jeune femme qui a porté plainte contre son pays pour délit d’esclavage, a appris APA de bonne source à Niamey.

Dans sa décision publiée lundi, le tribunal communautaire, saisi pour la première fois pour une affaire d’esclavage a jugé que l’État du Niger était «responsable» de l’état d’asservissement enduré par Dame Hadidjatou Mani Koraou.

Hadidjatou Mani Koraou, 25 ans, a été vendue à l’âge de 12 ans pour 240.000 FCFA par son ex-époux pour lequel elle servait de « Wayi », cinquième femme prétendument esclave, selon une coutume largement développée dans certains milieux sociaux du Niger.

Selon la décision de la Cour de justice de la CEDEAO, la jeune femme a «été victime d’esclavage » et la République du Niger en était responsable pour «inaction », alors même que l’esclavage est passible de 10 à 30 ans de prison ferme au Niger depuis la réforme de la loi pénale en 2003.

La cour, qui ne prononce pas de peines d’emprisonnements, a ainsi demandé à l’Etat du Niger de verser la somme de 10 millions FCFA pour les préjudices subis par la jeune femme qui en réclamait 50 millions de réparation.

L’Etat du Niger n’est pas cependant jugé responsable pour les discriminations endurées par la victime durant ses dix années en tant qu’esclave, tranchant que ces faits sont attribuables à son ancien maître, un sexagénaire touarègue.

La justice nigérienne n’a pas assumé sa mission de protection de la victime indique la Cour, saisie en avril dernier par la plaignante qui avait été déboutée en appel, après avoir gagné son premier procès devant un tribunal à Konni, au sud du Niger.

« Il s’agit d’une décision qui crée un précedent prometteur pour la lutte contre l’esclavage et toute forme de discimination » a indiqué l’avocat de la plaignante,Me Abdouramane Chaibou, joint lundi au téléphone par APA.

Selon lui, «même si la Cour (de la justice de la CEDEAO) ne prononce pas de peines d’emprisonnements, elle en donne des décisions qui rappellent les Etats à l’ordre ».

Interrogé par la radio Anfani de Niamey, le ministre nigérien de l’intégration africaine, Saidou Hachimou, a affirmé que l’Etat du Niger se soumettra à la décision de la cour de justice de la CEDEAO en s’engageant à verser le montant prévu.

On estime à près de 800.000, le nombre de personnes victimes d’esclavages, selon une étude controversée publiée en 2005 par l’association Timidria, qui lutte contre les pratiques esclavagistes dans le pays.


DS/aft/APA
2008-10-27
Niger / Esclavage: L’Etat nigérien condamné par la Cour de justice de la CEDEAO

Ecrit par RFI: Article publié le 27/10/2008 Dernière mise à jour le 27/10/2008 à 20:34 TU,

Pages vues : 851


La Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), saisie par la victime, a considéré que l’Etat nigérien n’a pas été en mesure de protéger la plaignante contre la pratique de l’esclavage qui perdure dans le pays, malgré son interdiction officielle en 1960. Adijatou Mani Koraou, aujourd’hui âgée de 24 ans, a été vendue à l’âge de 12 ans pour 240 000 francs CFA (366 euros) par un esclavagiste touareg. Elle était ensuite devenue la cinquième épouse d’un habitant de la région de Birni N’Konni, dans le centre-sud du pays, pendant neuf ans. Le gouvernement nigérien va respecter la décision du tribunal et va payer des dommages-intérêts à la jeune femme.

Adijatou Mani Koraou réclamait 50 millions de francs CFA (près de 76 000 euros) de « réparations » à l’Etat du Niger pour n’avoir pas été en mesure de la protéger contre l’esclavage. Mais le tribunal ne lui a accordé que 10 millions (15 000 euros), considérant que l’Etat n’était pas responsable des discriminations qu’elle a subies pendant neuf ans. Le tribunal a néanmoins tenu la République du Niger pour « responsable de l’inaction » de ses services administratifs et judiciaires, selon l’arrêt lu par Aminata Malle-Sanogo, la présidente de ce tribunal mobile qui se déplace en fonction des affaires à traiter. Cette Cour ne prononce pas de peines d’emprisonnement, mais seulement des rappels à l’ordre contre des Etats.

« Je remercie Allah d’être libre comme vous tous. Avec les 10 millions, je vais m’occuper de moi-même, me faire plaisir, et je vais aussi essayer de monter un petit commerce » a déclaré la plaignante à la sortie du tribunal. Soutenue par l’organisation non gouvernementale nigérienne Timidria (« Fraternité » en langue touareg) et par des associations humanitaires étrangères comme Anti-Slavery International, basée à Londres, Adijatou Mani Koraou avait d’abord saisi les tribunaux locaux. Après avoir gagné en première instance, elle avait été déboutée en appel, avant de porter plainte devant la Cour de la CEDEAO. Selon Anti-Slavery International, la jeune femme a vécu dans un état de « soumission totale », forcée à travailler au foyer et dans les champs de son maître, subissant également des violences sexuelles. Elle a ainsi donné naissance à trois enfants, dont deux ont survécu. Elle avait même été emprisonnée pour bigamie, lorque son ancien maître s’opposa à son mariage avec un autre homme.

L’esclavage, officiellement aboli au Niger en 1960, est théoriquement passible de 10 à 30 ans de prison ferme. L’organisation Timidria a réalisé une enquête en 2003 et a recensé plus de 800 000 esclaves dans ce pays de 12 millions d’habitants. Depuis une décenie, une polémique oppose les autorités nigériennes et les organisations anti-esclavagistes. Le jugement qui vient d’être pris par la Cour ouest-africaine est considéré comme étant une décision historique, pouvant avoir des répercussions dans d’autres pays du continent - comme la Mauritanie, le Tchad, le Burkina Faso et le Mali - où des cas d’esclavage ont été également été signalés par des organisations humanitaires.

Maître Ibrahima Kane, membre d'Interights
Le Centre international pour la protection juridique des droits de la personne

« Le juge n'a même pas soulevé cette question fondamentale de l'esclavage mais s'est contenté de régler d'autres aspects mineurs de la relation avec son maître. »
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West African Court Convicts Niger in Slavery Case
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By REUTERS
Published: October 27, 2008
Filed at 3:16 p.m. ET

Skip to next paragraph NIAMEY (Reuters) - West Africa's regional Court of Justice convicted the state of Niger on Monday of failing to protect a 12-year-old girl from being sold into slavery, in what campaigners hailed as a victory for human rights.

The ECOWAS Court of Justice said Niger had failed in its obligations to Hadijatou Mani, sold into slavery as a child in 1996 for around $500 and regularly beaten and sexually abused.

"I am very happy with this decision," Mani, now 24, told reporters at the court. She spoke via an interpreter in the Hausa language spoken widely in Niger, in the Sahel region on the southern fringe of the Sahara.

Rights groups welcomed the ruling: "This historic verdict sets a legal precedent that we can take to neighboring states where slavery remains an issue," said Romana Cacchioli, Africa Program Co-ordinator for Anti-Slavery International.

The case against the state was brought with the help of British-based anti-slavery organizations to press African governments to stamp out slavery, which campaigners say is rife in some African countries despite legal prohibitions.

The court sentenced Niger to pay 10 million CFA francs ($19,030) in damages. There is no right of appeal.

Mani said she would use the damages to build a house and send her children to school "so they can have the education I was never allowed as a slave."

Mani was once jailed for bigamy by a Niger court when her former master opposed her marriage to another man, insisting she had automatically become his own wife when he freed her in 2005.

"These events were in the past. This was about righting a wrong, and the Court of Justice saw fit to say this is what should be done. Niger will accept that," Niger's African Integration Minister Saidou Hachimou told reporters.

"It is now 2008 and I think Niger has made significant progress regarding slavery with the law voted in 2003 abolishing slavery," he added.

"WE ARE ALL EQUAL"

London-based Anti-Slavery International says 43,000 people are enslaved in Niger despite the 2003 law. Activists say slavery is common in some other countries, including Mauritania and Sudan.

"It was very difficult to challenge my former master and to speak out when people see you as nothing more than a slave. But I knew that this was the only way to protect my child from suffering the same fate as myself," she said in comments published by Anti-Slavery International.

"Nobody deserves to be enslaved. We are all equal and deserve to be treated the same ... no woman should suffer the way I did," she said.

Anti-Slavery International said Mani had been born the daughter of a slave and was bought by El Hadj Souleymane Naroua, a friend of her mother's master, at the age of 12.

She worked for Naroua for nearly 10 years doing unpaid household chores and agricultural labor and was used as a sex-slave, known locally as a "wahiya," bearing three of his children, the organization said.

Local anti-slavery group TIMIDRIA said the decision would force Niger to face up to the practice of slavery.

"This decision belies the position that the authorities in Niger always take, which is to deny the existence of slavery," the group's president Ilguelas Weila said. "Hadijatou Mani is a concrete case which blows all that away," he said.

(Reporting by Abdoulaye Massalatchi; writing by Alistair Thomson; editing by Daniel Magnowski and Michael Roddy)
CEDEAO : L'Etat du Niger condamné dans une affaire d'esclavage
La Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), a condamné, lundi, l'Etat du Niger à verser 10 millions de francs CFA pour préjudices subis dans une affaire d'esclavage d'une jeune Nigérienne du nom de Hadiza Mani Koraou.

La cour a reconnu que la jeune fille a été victime d'esclavage et a rendu l'Etat du Niger "responsable de l'inaction de ses services administratifs et judiciaires", selon l'arrêt lu par la présidente de cette cour, Mme Aminata Sanogo.

La plaignante, Hadiza Mani Koraou, 24 ans, a été vendue à l'âge de 12 ans pour 240.000 FCFA, par un esclavagiste touareg de la région de Konni (centre du pays).

Elle réclamait 50 millions de FCFA à l'Etat du niger.

La Cour de la CEDEAO a demandé à l'Etat du Niger de lui verser 10 millions de FCFA pour préjudices subis.

Soutenue par l'Association de lutte contre l'esclavage "Timidria" et l'ONG "Anti-slavery international", Hadiza Mani Koraou a d'abord saisi les tribunaux locaux. Après avoir gagné son procès en première instance, elle a été déboutée en appel. Sur demande de Timidria, la Cour de justice de la CEDEAO s'est déplacée à Niamey en avril dernier pour rejuger l'affaire.

"Le gouvernement du Niger est disposé à respecter le verdict de la cour", a promis le ministre nigérien de l'Intégration africaine et des Nigériens à l'extérieur, Saidou Hachimou.

"J'avais le sentiment que si les administrations judiciaires nigériennes fonctionnaient normalement, il n'y aurait pas eu besoin de faire déplacer une juridiction internationale pour rejuger cette affaire", a déclaré, pour sa part, l'avocat de la victime, Me Chaïbou Kader.

Panapress
Société 27/10/2008 - 13:42

Le Niger condamné pour esclavage par la Cédeao
La Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédeao) a condamné lundi l'Etat du Niger pour n'avoir pas protégé une jeune fille vendue comme esclave à l'âge de 12 ans pour une somme équivalente à 500 dollars."Je suis très heureuse de cette décision" a déclaré aux journaliste l'intéressée, Hadijatou Mani, aujourd'hui âgée de 24 ans, dont le cas a été porté en justice grâce à l'aide d'associations britanniques de lutte contre l'esclavage. Le Niger a été condamné à verser 10 millions de francs CFA (près de 20.000 dollars) en dommages-intérêts à Mani, qui a été un moment emprisonnée dans son pays pour bigamie lorsque son ancien maître s'opposa à son mariage avec un autre homme lors de son affranchissement, en 2005. Mani, née fille d'esclave, avait été achetée en 1996 par El Hadj Souleymane Naroua, un ami du maître de sa mère, pour lequel elle a travaillé près de dix ans sans être payé et auquel elle a donné trois enfants selon une coutume locale d'esclavage sexuel connue sous le nom de "wahiya".