lundi 11 juin 2007

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mardi 5 juin 2007

Niger un avenir sans esclavage

Action : Niger un avenir sans esclavage

Il y’a quatre ans jour pour jour, le 13 juin 2003, le Niger criminalisait l’esclavage. Cette loi n° 2003-25 portant institution du code pénal et réprimant l’esclavage n’est toujours pas respectée et la pratique est toujours maintenue car des centaines de milliers de personnes continuent d’être victimes des pratiques esclavagistes et des actes discriminatoires connexes dans le pays.
Tant qu’au Niger persiste une division des classes en noble et non noble , en maître et esclave tel que cela est d’actualité aujourd’hui ; tant que persiste une politique sélective et discriminatoire qui écarte beaucoup de cadres compétents, tout simplement parce qu’ils sont des hommes de caste ; tant que persiste le silence complice des autorités qui continuent de nier la réalité ; tant qu’au seuil du 21 é siècle, des mariages à Niamey la capitale du pays et dans la plupart des grandes villes et autres villages échouent à cause de cette différence de caste ( il ne se passe une semaine sans que des mariages n’échouent à Niamey comme à l’intérieur du pays) ; tant que persiste un rapport d’interdépendance entre le maître et l’esclave et enfin tant que persiste des comportements humiliants et honteux , le Niger ne saurait avancer et se développer car cela constitue un handicap sérieux pour la société nigérienne et participe à plonger le Niger dans une pauvreté extrême.

Quelques cas :
Boubou Hama, premier instituteur du Niger sous la colonisation, président de l’assemblée nationale (1960-1974), grande figure de la littérature française : le seul cas d’homme de caste qui avait occupé une telle haute fonction et qui avait été toujours rappelé à l’ordre comme quoi, c’est un esclave et que même la chaussure d’un chef traditionnel de chez lui est plus importante que lui.
Lors des élections des candidatures des cadres et citoyens très capables et valeureux sont écartés de la course à la députation tout simplement parce qu’étant des hommes de caste.
En juin 2002 à Niamey un colonel de l’armée nigérienne avait été contraint de renoncer au mariage qu’il avait projeté avec une demoiselle docteur en médecine, tout simplement parce que la fille était d’origine servile. En 2005, Adamou S, étudiant à l’université de Niamey qui s’était vu refusé la main de Halima par sa belle famille parce qu’il est issu d’une famille de forgerons.
En 2005 G Hassane s’était réfugié en Belgique, suite à une série de traitements esclavagistes et d’une détention en prison qu’il avait eu à subir du simple fait de son origine servile.
Le 28 juin 2004, Assibit s’était sauvé en parcourant à pied 30 kilomètres. Elle avait été esclave pendant 50 ans. Elle devait travailler toute la journée, de l’aube à la nuit pour préparer les repas du maître et de sa famille, traire les chamelles, aller chercher l’eau et le bois de chauffage, et accomplir toute les corvées domestiques.
Puisque le maître a un droit de vie et de mort sur l’esclave, il dispose à fortiori du droit de lui faire subir des traitements inhumains et dégradants. C’est cette réalité que corrobore, le cas de Mariama qui fût rouée de coups et même blessée par son maître à Tchintabaraden en 1998. Plus grave est le cas de Akididi castré en 1991 à Gharo par le fils de son maître, ou encore le cas de Taherrat qui mit au monde un enfant des suites des fréquents viols dont elle a fait l’objet de la part de son maître.
Mr Badié Hima , Vice-président de l’association des droits de l’homme y voit une manifestation de l’intolérance qui perpétue l’injustice, ainsi que l’inégalité entre les hommes. Mr Iguilas Weilas , président de Timidria, une association de lutte contre les pratique esclavagistes et la discrimination au Niger ajoute que le sujet de l’esclavage est tabou au Niger. L’administration n’en parle pas, les politiciens n’en parlent pas, les parlementaires non plus. Et lorsque vous posez un problème de ce genre devant les juridictions, le dossier est le plus souvent rangé. Une fille a été vendue (comme esclave), mais nous avons pu la sauver et avons confié l’affaire à la justice l’an dernier. Jusqu’ici le dossier n’a pas connu de suite, souligne Weilas. Rappelons qu’en 2005 Mr Weilas et un autre collègue ont été condamnés à huit mois de prison ferme dans le cadre de leur travail.
Dans le rapport conjoint Us Départment of state of Human Right et le UNHCR du 6 mars 2007, l’esclavage est toujours pratiqué au Niger par les touaregs les Djermas et les arabes ethnie minoritaire. Le même rapport souligne que quatre cas initiés par Timidria en faveur des victimes contre les maîtres d’esclaves sont toujours pendus devant les tribunaux.
Il est temps d’agir contre les pratiques esclavagistes et les actes discriminatoires connexes qui sont des graves violations de droits de la personne. Il est temps que la communauté internationale, l’Union européenne, les ONG de défense des droits de l’homme encouragent le gouvernement nigérien à s’attaquer de front au problème.

Recommandations:
Le gouvernement nigérien doit :
- Cesser de nier et reconnaître que l’esclavage au Niger reste un problème
- Envisager des mesures strictes à prendre pour éradiquer ce phénomène et les actes discriminatoires.
- Mettre fin à l’impunité dont jouissent les maîtres d’esclaves au Niger et soutenir Timidria dans sa lutte
- Mettre les moyens nécessaires à l’application stricte de la loi n° 2003-025 et prévoir des mesures
d’encadrement et de protection des esclaves.