lundi 24 décembre 2007

L’ESCLAVAGE DANS L’ESPACE NIGÉRIEN PRECOLONIAL


Written by Pr Djibo Hamani (AS-SALAM N°100 Zoul hidja 1428 - Octobre 2007)
Monday, 24 December 2007
On le retrouve partout, dans toutes les sociétés et à toutes les époques. La possession des esclaves fut pendant longtemps l’apanage de groupes dirigeants surtout ceux des États centralisés comme le Katsina, le Gobir, le Songai ou le Borno ou dans les sociétés pastorales Touareg. Avec le développement économique et l’expansion commerciale, apparut une nette différenciation entre dirigeants et dirigés, entre possédants et hommes du peuple. Dans l’État Songai, dès le VIII è siècle apparaît cette distinction dans le cadre des relations commerciales établies entre le nouvel État nord-africain de Tahert et le Songai ; la classe dirigeante, de plus en plus nombreuse, de plus en plus riche s’entoure d’une importante domesticité constituée d’esclaves pris à la guerre. Une partie de ces prisonniers de guerre était au besoin vendue soit localement, soit aux marchands venus d’Afrique du Nord, soit aux Touareg convoyeurs de caravanes. Quand le nombre des prisonniers de guerre asservis devint encore plus important on en installa une partie dans les champs pour la production agricole. Ce schéma se retrouve aussi bien au Borno que dans les États Hausa et il n’est pas loin de celui qu’expérimentèrent les sociétés pastorales touareg.
Dans les États hausa, l’accroissement des richesses favorisé par l’expansion économique de Kano et Katsina du XVe au XVIIIe siècle puis l’apparition de l’Empire de Sokoto au XIXe ont contribué à l’extension de la pratique de l’esclavage. Certains esclaves issus directement des opérations militaires étaient destinés à la vente, mais la plupart restaient au service du maître ou de sa famille et se répartissaient le plus souvent en trois groupes: -les cucanawa, né dans la captivité; ils ne pouvaient être vendus; lorsqu’ils appartenaient au groupe dirigeant, ils pouvaient occuper des fonctions aussi importantes que celles de ministres du roi, dirigeants d’armées, responsables de l’administration de la capitale, membres ou même présidents du Conseil Électif., jouir des richesses les plus étendues et posséder à leur tour leurs propres esclaves. -les rumzawa ou rundawa, esclaves producteurs installés sur les terres de culture; -les bayin gida, utilises pour les travaux domestiques. La relative mobilité sociale qui caractérise cette société affectait également la couche des esclaves. Dans son étude sur l’esclavage dans les États hausa de Kabi et Arewa, M. H. Piault remarque bien cette évolution qui correspond à un processus d’intégration dans la société d’accueil, à une sorte de “naturalisation” Il écrit (op.cit.p.345):”A la troisième génération la mutation s’achève, plus rien ne les attache à l’extérieur, ils reçoivent à la naissance les scarifications qui signifient leur appartenance au lignage et par là étendent sur eux la protection du groupe tout entier qui les reconnaît comme siens” Les esclaves ont certes été nombreux dans certains secteurs da la société hausa mais ce processus continu d’intégration, ajouté à la suppression officielle de la pratique il y a un siècle, rend malaisée une appréhension correcte du système. Dans la plupart des régions hausa aujourd’hui, surtout celles qui ont connu une économie marchande, des industries de transformations et une grande ouverture sur l’extérieur, il est parfois difficile de faire la part entre hommes libres et esclaves d’autrefois. Cette remarquable capacité d’intégration des hommes et des traits de civilisation que recèlent les sociétés hausa explique sans doute le dynamisme qu’on leur connaît. Les sociétés pastorales des Kel Tamajaq présentent, sur cette question, des traits spécifiques qui l’éloignent aussi bien des sociétés sédentaires hausa que des prescriptions islamiques en matière d’esclavage; il est d’ailleurs possible que l’éclat de cette particularité provienne surtout de l’abondance des matériaux dont nous disposons sur l’esclavage en milieu Touareg. C’est qu’en effet les survivances de cette pratique sont particulièrement vivaces dans les milieux des pasteurs Touareg, mais aussi Arabes. Comme l’écrivent E. et S. Bernus dans un article sur l’esclavage, « Parler de l’esclavage dans les sociétés paysannes, c’est souvent se livrer à une tentative de reconstitution historique, à partir de survivances qui peuvent être diversement interprétées. Dans certaines sociétés pastorales, en particulier chez les Touareg, l’esclavage est un phénomène sinon actuel, du moins si récent et encore si présent qu’on peut l’étudier in situ ». Cette assertion, qui date de plus d’un quart de siècle déjà, est toujours valable même si on doit reconnaître que de nouveaux pans du système se sont effondrés depuis. La survivance et les caractéristiques des pratiques esclavagistes sont liées à la fois à l’histoire des peuples Touareg, à l’environnement physique actuel, et à l’attitude des administrations coloniales et post-coloniales à l’égard de la question. J’ai déjà traité de l’histoire du peuple Touareg , de sa formation progressive, des conditions de son établissement à la lisière sud du Sahara où se constitua réellement la civilisation touareg qui est une synthèse d’apports venus du sud soudanais et du nord berbère et même méditerranéen. Les esclaves étaient d’abord des membres de tribus berbères vaincues à la guerre ; le fait apparaît encore au XVe siècle et certaines sources orales le signalent pour des périodes encore plus récentes. Pendant plusieurs siècles, les pasteurs Berbères blancs ont vécu à côté des populations soudanaises qu’ils ont trouvées dans l’ Ayar, l’Adghagh des Ifoghas ou l’Adrar mauritanien. Il semble que vers le XVe siècle, et peut-être avant, il y eut en Ayar une surcharge démographique, puisqu’on voit des groupes Touareg se livrer des guerres pour le contrôle des vallées. A cette époque, les groupes soudanais qui n’avaient pas encore émigré vers le sud furent attaqués. Les sources orales disent que la plus grande partie d’entre eux se réfugièrent auprès des Kel Away, à cause de leur remarquable tolérance et finirent par se mélanger à eux, mais une partie des soudanais fut tout de même vaincue et constitua, en Ayar, les premiers Ikan Touareg. Au contraire de ce que l’on observe dans la société hausa, ici, le temps estompe rarement la distinction entre statut d’homme libre et statut servile. L’affranchissement intervient pourtant assez souvent mais les bénéficiaires resteront ad vitam aeternam identifiés comme “anciens esclaves”. Pourtant, des sources orales n’hésitent pas à affirmer que certains groupes classés aujourd’hui dans la catégorie d’ « anciens esclaves » comme les Ighawellan ne l’ont en réalité jamais été, et qu’il s’agirait de populations autochtones libres trouvées sur place par les Berbères et progressivement réduites à un statut subalterne puis assimilées abusivement aux esclaves noirs acquis par les Berbères au cours des guerres et surtout des rapts d’enfants. C’est qu’en effet, ici intervient une distinction somatique qui a facilité l’apparition de clichés dont les Kel Tamajaq euxmêmes sont les victimes: les captifs ont la peau noire, les hommes libres sont blancs (ou rouges, selon la terminologie locale). Pourtant, la classification sociale des Kel Tamajaq eux-mêmes n’utilise pas ce critère somatique, mais les hommes ont fini par en abuser. E.et S. Bernus signalent l’aventure arrivée à un des plus grands guerriers des Kel Dinnig nommé Fellan qui fut capturé au cours d’une guerre qui les opposa aux Kel Ataram. Comme il était noir, il fut assimilé à un esclave et soumis à un traitement humiliant. C’est à la faveur d’une attaque dont ses maîtres furent victimes que se révélèrent ses qualités guerrières et qu’il dévoila son identité. La colonisation française aborda le monde touareg selon des critères purement raciaux et racistes. Pourtant, un de ses premiers administrateurs, Clauzel, avait à propos du terme akli, mis en garde en disant: « Il faut immédiatement ajouter que ce nom recouvre une situation juridique et non une race. Un akli pourrait très bien être un blanc. » C’est ce que confirme le Dictionnaire du Père De Foucault, un autre Français, qui écrit : « akli signifie esclave, de n’importe quelle couleur. Ex, j’ai deux esclaves, une noire et une blanche. » Le colonisateur français exprima sa préférence pour une hiérarchie basée sur la couleur de la peau et on vit d’anciennes rotures magnifiées et d’anciennes aristocraties dévalorisées parce que noires ou métissées. Cette nouvelle hiérarchie d’importation s’est largement acclimatée dans l’imaginaire et la rhétorique des groupes imghad. La politique française laissa en outre intacte la structure esclavagiste intacte jusqu’aux soulèvements de 1916-1917 ,après lesquels elle voulut punir l’aristocratie en démantelant ses territoires de commandement au profit des Ineslemen considères comme plus dociles malgré la méfiance qu’inspirait leur référence à l’Islam. La politique qui consistait à maintenir le statu quo ante global fut pourtant maintenue comme le montre le contenu de la Convention de Tera imposée par le colonisateur entre les imghad Allachatan et leurs Iklan en 1942. Bernus écrit à ce sujet: « Dans cette Convention on maintient expressément les Bella dans leur condition servile, tout en leur permettant de posséder des animaux en propre », à condition qu’ils s’engagent à suivre et à servir les Allachaten, les hommes comme cultivateurs et bergers, les femmes comme pileuses. « En contrepartie, les maîtres s’engagent à payer l’impôt de leurs Bella, à les vêtir et à ne pas s’approprier, comme la coutume le leur permet, tout ou partie des animaux laissés par ceux-ci ». En 1950 encore, F.Nicolas appelait la France à la restauration de l’ordre ancien dans l’Azawagh ; il écrivait: « La race des chefs n’est pas éteinte et une restauration de l’autorité sur les bases anciennes en utilisant ce que les indigènes eux-mêmes respectent n’est pas impossible avec de la prudence et du tact. » (Tamesna.p.106). Aucun changement n’intervint après l’indépendance du pays, aucune rupture dans l’ordre ancien. Il est vrai que personne aujourd’hui au Niger ne peut “réclamer” un esclave, mais dans la réalité, le système de “wahayya” persiste dans beaucoup de nos régions au vu et au su des autorités politiques, administratives et judiciaires si promptes par ailleurs à parler de liberté, de droits de l’homme et du trop fameux État de droit. Cette pratique, qui reconnaît à l’homme le droit à une femme-esclave (wahayya) est en totale contradiction avec les lois qui abolissent et punissent l’esclavage. L’esclavage est en principe aboli mais les liens de dépendance sont perpétués par le maintien des anciens dépendants sous la coupe administrative de leurs anciens maîtres même lorsqu’ils émigrent loin de leur terre d’origine. Il s’agit là d’ailleurs d’une pratique qui favorise dans tout le pays le maintien des liens de dépendance traditionnels et freine le mouvement d’intégration des populations et le renforcement de l’unité nationale. Malgré le décret du 12 Décembre 1905, l’esclavage a persisté dans les colonies françaises avec la complicité du colonisateur luimême qui ne se gêna d’ailleurs pas pour soumettre les colonisés aux travaux forcés jusqu’en 1946. Malgré des progrès imposés par le temps et par le mouvement d’insoumission des asservis, cette pratique s’est maintenue sous des formes variées allant de la servitude classique aux pratiques mesquines ou humiliantes qui font que, dans le Niger d’aujourd’hui il y a, en plus de la division entre pauvres et riches, celle qui distingue les esclaves ou anciens esclaves et hommes libres. Il convient de souligner une certaine disponibilité de l’Etat à aller dans le sens du combat contre les survivances de l’esclavage. Il revient aux défenseurs des droits de l’entraîner dans ce combat car c’est en son sein que se trouvent les plus grandes forces de résistance. Pour que la loi de 2003 qui criminalise les pratiques esclavagistes soit effectivement appliquée, il faut un puissant courant populaire qui donne aux juges et aux administrateurs régionaux courage et appui. La chefferie a également, il y a quelques années, pris l’engagement de s’impliquer dans ce combat qui la concerne au premier chef comme l’ont reconnu certains de ses membres. Les organisations antiesclavagistes doivent trouver les moyens de transformer cet engagement en acte concret. Enfin les ulamâ’, ceux qu’on utilise pour justifier l’esclavage ou qui le font par une lecture erronée des textes, doivent être entraînés dans des débats publics et contradictoires pour démolir une fois pour toutes leur argumentation fallacieuse. La vulgarisation des textes islamiques relatifs à l’esclavage sera une puissante arme entre les mains de ceux qui combattent pour la liberté, car, il faut bien le reconnaître, nos cadres sont beaucoup plus à l’aise avec les textes produits pour gérer la société française qu’avec ceux qui, comme le Coran ou les recueils de hadith, continuent à gérer leur propre société. Il convient enfin de reconnaître que les conditions qui favorisent le maintien des pratiques esclavagistes sont surtout économiques. Dans certaines zones pastorales, les anciens maîtres continuent, malgré leur appauvrissement, à être les seuls détenteurs de troupeaux; la dépendance des anciens esclaves à leur égard permet donc la perpétuation de liens qui sont officiellement abolis. Il s’agit le plus souvent de régions où les possibilités pour les dépendants de se prendre en charge grâce à l’obtention d’un emploi salarié sont inexistantes. Certains pourraient invoquer l’état d’aliénation des hommes assujettis; mais ce comportement d’aliéné disparaîtra rapidement dès que le cordon ombilical disparaîtra avec l’éducation moderne et l’émancipation économique. C’est ici que le rôle de l’Etat peut être déterminant en jouant comme un accélérateur : la scolarisation des enfants issus de ces milieux dominés et aliénés, la création d’emplois et l’application ferme de la loi contre l’asservissement permettront sans aucun doute de faire des pratiques esclavagistes un souvenir rejeté dans les poubelles de l’histoire.

vendredi 21 décembre 2007

Interview de Ilguilas Weila, président de l’association Timidria, un pionnier de la lutte contre l'esclavage au Niger par Syfia International.

Syfia International : Comment vous est venue cette volonté de lutter contre les pratiques esclavagistes au Niger ?
Ilguilas Weila :
Le souci de restaurer la dignité humaine m’a poussé avec mes camarades à embrasser cette lutte que je trouve noble. J’ai grandi dans l’Azawak (nord-ouest du Niger), une zone où le système de classes sociales est ancré dans les mentalités. Aux côtés des nobles vivent des moins nobles, des hommes libres et des esclaves. Depuis ma jeunesse, les conditions de vie difficiles de ces esclaves m’ont beaucoup préoccupé. J’ai vu les souffrances qu’ils enduraient. Dans cette zone, l’esclave était considéré comme une bête et travaillait pour son maître de jour comme de nuit sans aucune rémunération. Pour un rien, il recevait des coups de bâton. Insultes, privation de sommeil, gifles et refus d’assistance faisaient partie de son quotidien. Certains jours, il était même privé de ses devoirs religieux.Cette servilité et le silence complice des populations m’ont révolté. Avec le vent de la démocratie en 1991, nous avons créé l’association Timidria (fraternité en tamacheq, Ndlr) pour sensibiliser les gens. Il y a aussi eu la création d'écoles communautaires pour les enfants de classes serviles. Nous assistons juridiquement ces personnes, en portant à leur connaissance les conventions internationales sur les droits de l’Homme que le Niger a ratifiées.En 16 ans de lutte, nous avons libéré 310 esclaves. Mieux, les mentalités sont en train de changer. Qui a connu la région d’Azawak dans les années 1960 sait qu’aujourd’hui les choses évoluent positivement. Les gens sont en train d’ôter de leur tête cette idée saugrenue de considérer tous ceux qui ont la peau noire comme des esclaves, et ceux qui ont la peau blanche comme des nobles.
Syfia International : Quelles sont les formes de l'esclavage au Niger aujourd'hui ?

Ilguilas Weila : Il y a 10 groupes ethnolinguistiques au Niger et chaque groupe pratique l’esclavage à sa façon. Au cours de nos 16 années de lutte, nous avons classifié l’esclavage en trois grands groupes.D’abord, l’esclavage actif, qui se pratique dans les communautés nomades. Esclaves et maîtres vivent ensemble, les esclaves travaillant à longueur de journée. Ils conduisent les animaux aux pâturages, font les travaux domestiques et exploitent les terres cultivables. L’esclavage passif est lui vécu en zone sédentaire. Dans les parties ouest et sud du Niger, presque chaque village a son dabey, son quartier où vivent, à l’écart de leurs maîtres, des esclaves. Ces deux formes d’esclavage ont des traits communs. L’esclave est la propriété du maître et n’a pas le droit de posséder ne serait-ce qu’un lopin de terre. Ce sont pourtant, eux, les plus grands exploitants, mais pour le compte de leurs maîtres.Enfin, il y a ce que nous appelons l'esclavage moderne, qui concerne les petites filles domestiques.

Syfia International : Quel bilan faites-vous, 4 ans après l’adoption de la loi criminalisant l’esclavage au Niger ?

Ilguilas Weila :
A notre niveau, le bilan est mitigé, voire négatif. Nous avions en effet fondé beaucoup d’espoir sur cette loi qui prévoit 3 à 5 années d’emprisonnement pour toute personne reconnue coupable de pratique esclavagiste. Nous avions bataillé pour son adoption par l’Assemblée nationale et sa promulgation par le président de la République. Nous sommes la première république en Afrique de l’Ouest à posséder une telle loi. La commission nationale des droits de l’Homme et des libertés fondamentales a même fait sa vulgarisation à travers tout le pays. Malheureusement, dans la pratique, cette loi est inexistante. Beaucoup de personnes continuent à vivre en silence la servitude, par ignorance des textes. C’est pourquoi nous réfléchissons à des mécanismes permettant la mise en œuvre effective de cette loi.
Syfia International : Qu'est-ce qui explique, selon vous, l’implication récente des oulémas (chefs religieux musulmans, Ndlr) dans la lutte contre les pratiques esclavagistes ?

Ilguilas Weila : Depuis que nous avons commencé notre combat, nous nous sommes heurtés à ce problème de religion. Si vous dites à quelqu’un d’arrêter ses pratiques esclavagistes honteuses parce que le Niger a signé des conventions internationales les interdisant, il vous répondra que c’est grâce à l’islam qu’il a des esclaves, car il les a hérités de ses grands-parents.C’est pour cette raison que nous avons réuni en novembre dernier à Niamey, à l’occasion d’un atelier national, des oulémas venus de toutes les régions du Niger. Ils nous ont prouvé, Coran et Sunna (source législative du Coran, Ndlr) du Prophète à l’appui, que l’islam n’a jamais fait la promotion de l’esclavage. Nous leur avons demandé de nous aider à faire comprendre aux gens que ces pratiques sont anormales et contraires à l’islam. Les oulémas, tout comme la société civile, sont aujourd’hui nos alliés dans cette lutte.

mercredi 7 novembre 2007

Plaidoyer pour l'éradication des pratiques discriminatoires au Niger
NIGER - 29 octobre 2007 - APANEWS
L'association nigérienne de lutte contre l'esclavage « Timidria » a appelé lundi à l'émergence d'une synergie d'actions contre les pratiques ''rétrogrades'' et l'éradication de l'esclavage dans le pays, a appris APA de source autorisée.
« Notre démarche vise à créer les conditions d'une meilleure synergie des efforts pour enrayer le phénomène de l'esclavage au Niger » a dit Ilguillas Weila, le président de « Timidria », à la clôture des travaux d'un atelier de formation sur « les stratégies d'éradication de l'esclavage et les pratiques discriminatoires au Niger ».
« L'esclavage est une réalité au Niger où elle est entretenue par certaines pratiques ancestrales qui ont cours dans quelques régions et dans certaines communautés », a-t-il rappelé.
Ces réminiscences, a-t-il indiqué, s'expliquent par l'acceptation de la situation par les victimes qui n'ont pas souvent de moyens matériels pour assurer leur propre survie, en dehors du système.
« Avec l'avènement de l'Etat de droit, le Niger a fait un choix très clair en faveur des principes et des valeurs universelles qui fondent les sociétés démocratiques, à savoir la liberté, l'égalité et le respect des droits de la personne humaine » a précisé Seidou Maazou, secrétaire général du ministère nigérien de la justice.
Maazou a énuméré les actions entreprises par le gouvernement nigérien en vue d'éradiquer les pratiques esclavagistes, rappelant la condamnation à mort par la Cour d'assises de Tahoua, en 2000, de deux personnes accusées de pratiques esclavagistes. Il a invité les acteurs de la société civile nigérienne à s'investir pleinement dans la lutte contre l'esclavage.
Au Niger, une loi criminalise l'esclavage qui est « puni d'une peine d'emprisonnement de 10 à 30 ans et d'une amende allant de 1.000.000 à 5.000.000 FCFA ».
Selon une enquête réalisée en 2003 pour le compte de « Timidria », on dénombre 870.363 esclaves répartis entre six des huit régions du Niger, à l'exception de la Communauté urbaine de Niamey (la capitale) et de Diffa, dans l'extrême est du pays.
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AFRICATIME.COM / NIGER
Des réseaux africains en croisade contre l’esclavage(Le Mali.fr 28/08/2007) Le réseau africain de lutte contre l’esclavage constitué des associations "Tismidria" du Niger, "SOS Esclavages" de Mauritanie, "Temedt" et "Gari" du Mali et "Anti Slavery international" ont réaffirmé, à Bamako, leur détermination à lutter pour l’éradication de l’esclavage, une pratique sociale qui persiste encore dans les sociétés africaines. Dans une déclaration publiée à l’occasion de la Journée du 23 août consacrée à la commémoration de la traite des esclaves et son abolition, ces associations ont lancé un appel à tous les défenseurs des droits humains à travers le monde pour qu’ils prennent une part active à ce combat. Elles ont indiqué leur intention d’interpeller les gouvernements africains pour qu’ils reconnaissent la persistance du phénomène préjudiciable aux droits fondamentaux des êtres humains, afin de criminaliser la pratique de l’esclavage et de mettre en place des mesures socio-économiques pour assurer son éradication. Elles ont, en outre, rendu un hommage au gouvernement mauritanien qui a soumis au Parlement une loi criminalisant l’esclavage, votée par l’Assemblée nationale à l’unanimité des députés présents le 8 août dernier. Le réseau a organisé du 20 au 26 août derniers dans la capitale malienne une rencontre à laquelle ont notamment pris part les représentants des associations en croisade contre l’esclavage. Bamako - 27/08/2007 Panapress
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dimanche 4 novembre 2007

dimanche 16 septembre 2007

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mercredi 8 août 2007

Definition esclavage

Qu'est-ce que l'esclavage?

Un esclave est un individu contrôlé par un ou plusieurs individus de telle façon que sa volonté ne détermine pas le cours de sa vie ; le droit d'obtention d'une rémunération pour son travail et ses sacrifices ne lui est pas concédé. Selon Kevin Bales, un des experts mondiaux dans le domaine de l'esclavage contemporain, "les individus sont soumis à l'esclavage sous la violence et contre leur volonté à des fins d'exploitation." Alors que la plupart d'entre nous considère l'esclavage comme un phénomene appartenant au passé, la pratique est toujours florissante dans les contextes où la pauvreté, les conditions sociales et la crédulité peuvent être exploitées. Bale estime qu'à l'heure actuelle on peut dénombrer 27 millions d'esclave dans le monde (Kevin Bales, Disposable People: New Slavery in the Global Economy, University of California Press, 1999).
Le Convention relative à l'esclavage (article 1.1) de 1926 définit l'esclavage comme :
«…l'état ou condition d'un individu sur lequel s'exercent les attributs du droit de propriété ou certains d'entre eux… »
La convention définit la traite des esclaves comme :
« …tout acte de capture, d'acquisition ou de cession d'un individu en vue de le réduire en esclavage; tout acte d'acquisition d'un esclave en vue de le vendre ou de l'échanger; tout acte de cession par vente ou échange d'un esclave acquis en vue d'être vendu ou échangé, ainsi que, en général, tout acte de commerce ou de transport d'esclaves. » (article 1.2)
La définition de l'esclavage de la Convention de 1926 a été élargie en 1930 pour inclure le travail forcé ou obligatoire Convention (No 29) concernant le travail forcé ou obligatoire (article 2.1) :
«...…tout travail ou service exigé d'un individu sous la menace d'une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s'est pas offert de son plein gré. »
Selon les Nations Unies, 4 millions de personnes sont échangées chaque année contre leur gré et exploitées dans un travail forcé. La majorité d'entre eux viennent de l'Asie du Sud-Est, de l'Europe de l'Est et d'Amérique Latine.

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Droits en jeu
L'esclavage inclut :
1) Les pratiques et institutions de servitude pour dettes : l'état ou la condition survenant de l'engagement d'un débiteur à offrir ses propres services,ou ceux d'une personne sous son contrôle, comme garantie contre une dette et dont la durée et la nature des services ne sont pas limités ou définies.
2) Les pratiques et institutions s'adonnant au servage : l'état ou la condition d'un métayer qui, par loi, tradition ou accord, est limité à vivre et à travailler sur les terres appartenant à une autre personne et à concéder des services prédétermines, en échange d'une rémunération ou non, et qui n'est pas libre de changer son statut.
3) Formes de mariage servile ou mariage forcé : une femme qui, sans avoir le droit de refus, est promise ou donnée en mariage contre paiement ou suivant la volonté parentale, tutélaire, familiale ou de tout autre personne ou groupe ; ou l'époux, la famille ou le clan a le droit de concéder une femme à une autre personne contre paiement ou autre ; ou une femme qui à la mort de son mari est susceptible d'être héritée par une tierce personne.
4) L'exploitation d'enfants et d'adolescents : toute institution ou pratique par laquelle un enfant ou adolescent de moins de 18 ans, est livré par l'un ou ses deux parents naturels, ou par son tuteur, à une autre personne en échange d'une rémunération ou non, et dans l'objectif d'exploiter l'enfant ou l'adolescent ou de le soumettre à un travail forcé.
Pour une définition exhaustive du type de pratique que constitue l'asservissement d'un individu il est nécessaire de prendre en compte les circonstances dans lesquelles ce phénomène se produit :
· le degré de restriction du droit inhérent à la liberté de mouvement de l'individu ;
· le degré de contrôle des biens personnels d'un individu ;
· l'existence d'un consentement mutuel fondé et d'une compréhension totale de la nature des relations entre les parties en cause.
Certains États qui ont approuvé les définitions sur l'esclavage établies par les conventions ont, dans certains cas, des situations au sein de leur juridiction ou des situations d'asservissement sont perpétrées -de ce contexte, le rôle de faire respecter les lois abolitionnistes apparaît difficile et soumis à polémique. Les systèmes pénitenciers, par exemple, sont gérés par l'État et fournissent souvent un travail bon marché (si ce n'est gratuit) aux sociétés partenaires - c'est un procédé rendu totalement légal dans certains États.
Par ces définitions et à travers un éventail de situations, les esclaves font partie de notre vie - du chocolat que nous consommons au charbon que nous brûlons, le travail d'esclaves a potentiellement contribué à la production de biens faisant partie de notre consommation quotidienne.
L'Organisation International du Travail (OIT) définit 8 formes principales de travail forcé dans le monde de nos jours. Ci-dessous se trouvent les définitions de l'OIT et les pays cités en exemple comme étant connus pour autoriser de telles pratiques :
Type
Définition
Pays
Esclavage
Un asservissement physique suivi de travail forcé.
Congo, Libéria, Mauritanie, Niger ,Sierra Léone et Soudan
Servitude pour dette dans le contexte agricole, pastoral et rural
Travailleurs voient leur salaire investis dans le paiement de transport, nourriture et hébergement suite à un endettement définitif par des recruteurs ou des propriétaires peu scrupuleux - et ne pouvant pas quitter cette situation du fait de l'usage de la force, de menaces ou de l'éloignement des sites de travail.
Bénin, Bolivie, Brésil, Cote d'Ivoire, République dominicaine, Guatemala, Haïti, Mexique, Paraguay, Pérou, Togo
Travail obligatoire
Une autre forme de servitude pour dette commence souvent par l'accord de l'employé à fournir un travail en échange d'un crédit, mais cette situation se développe rapidement en servitude quand l'employeur alourdit la dette du marché initial.
Bangladesh, Inde, Népal, Pakistan, Sri Lanka
Trafic de personnes
Les individus forcés ou obligés d'aller dans un lieu déterminé par une tierce personne dans le but de les vendre ou les forçant à travailler contre leur gré, le plus fréquemment, le trafic se fait dans le cadre du commerce sexuel. Un grand nombre de pays sont à la fois à l'origine et lieux de destinations pour ces victimes.
Albanie, Biélorussie, Bosnie Herzégovine, Brésil, Chine, Colombie, Côte d'Ivoire, République tchèque, République dominicaine, Equateur, France, Ghana, Haïti, Honduras, Hongrie, Israël, Italie, République de Corée, Laos, Lettonie, Malaisie, Moldavie, Myanmar, Les Pays-Bas, Népal, Nigeria, Les Philippines, Pologne, Roumanie, Russie, Thaïlande, Ukraine, Royaume-Uni, USA, Vietnam, Yougoslavie
L'abus des travailleurs a domicile
Les servants à domicile étant vendus à leurs employeurs ou asservis à la suite de dette.
Bénin, Côte d'Ivoire, France, Haïti, le Moyen-Orient
Travail pénitencier
L'emploi externe de travail pénitencier ou l'acte de forcer des prisonniers à travailler pour des organisations faisant des bénéfices.
Australie, Autriche, Chine, Cote d'Ivoire, France, Allemagne, Nouvelle Zélande, Madagascar, Malaisie, Etats-Unis
Travail obligatoire
Personnes obligées par le biais de la loi, à travailler sur des projets de construction telles que routes et ponts.
Cambodge, République d'Afrique Centrale, Kenya, Burma (aussi connu sous le nom de Myanmar), Sierra Léone, Swaziland, Tanzanie, Vietnam
Travail militaire
Civils forcés à travailler pour le Gouvernement ou l'armée.
Burma (aussi connu sous le nom de Myanmar)

Source: USA Today

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Instruments régionaux et internationaux de protection et de promotion
Les instruments légaux internationaux prennent la forme d’un traité (appelé aussi convention, protocole, contrat) qui peut lier les pays contractants. A la fin des négociations, le texte du traité est établi comme étant authentique et définitif et il est signé par les représentants des pays contractants. Un pays dispose de plusieurs moyens pour exprimer son consentement. Les moyens les plus communs sont la ratification et l’accession. Un nouveau traité est « ratifié » par les pays négociants. Un pays qui n’a pas participé aux négociations peut accéder au traité plus tard. Le traité entre en vigueur lorsque le nombre prédéterminé de pays l’ont ratifié ou y ont accédé.
Lorsqu’un pays ratifie ou accède à un traité, ce pays peut émettre des réservations à un ou plusieurs articles du traité à moins que les réservations soient interdites par le traité. Les réservations peuvent être retirées à tout moment. Dans certains pays les traités internationaux précàdent aux lois nationales; dans d’autres il peut y avoir besoin d’une loi spécifique pour donner à un traite international la force d’une loi nationale. Pratiquement tous les pays ayant ratifié ou accédé à un traite international doivent délivrer des décrets, corriger des lois existantes ou introduire de nouvelles lois pour donner toute sa vigueur à un traité sur le territoire national.
Les instruments internationaux ci-dessous font acte de normes dans le cadre de l'abolition et de la protection contre l'esclavage, le travail forcé et les pratiques s'apparentant à l'esclavage :

NATIONS UNIES
Convention relative à l'esclavage (1926)Le premier traité international, adopté par la ligue des Nations (prédécesseur des Nations Unies) qui définit l'esclavage et le commerce d'esclaves et influence les gouvernements à abolir l'esclavage.
Convention (No 29) concernant le travail forcé ou obligatoire (1930)
La définition de l'esclavage de la Convention relative à l'esclavage de 1926 a été élargie pour inclure le travail forcé ou obligatoire.
Déclaration universelle des droits de l'homme (1948) (article 4)La Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) a été adoptée par l'assemblée générale des Nations Unies le 10 décembre 1948 et inclut les normes des droits de l'homme acceptés par tous les Etats membres. La DUDH n'est pas un traité liant mais fournit la base normative pour les standards internationaux des droits de l'homme. Article 4 établit que : « Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes. »
Convention pour la répression et l'abolition de la traite des êtres humains et de l'exploitation de la prostitution d'autrui (1949)This treaty offers a mechanism whereby states can clarify differences or problems arising from incorrect or misleading news dispatches.
Protocole amendant la Convention relative à l'esclavage signée à Genève le 25 septembre 1926 (1953) Le bureau du Rapporteur spécial à la liberté d'opinion et d'expression des Nations Unies a été mise en place par la résolution de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies en 1993.
Convention supplémentaire relative à l'abolition de l'esclavage, de la traite des esclaves et des institutions et pratiques analogues à l'esclavage (1956)Elargit la Convention relative à l'esclavage de 1926 pour inclure les pratiques s'assimilant à l'esclavage et le travail forcé.
Convention (No 105) concernant l'abolition du travail forcé (1957)Cette convention définit les formes d'esclavage dans leur intégralité et auxquelles les membres des Nations Unies doivent s'engager à empêcher dans leur pays. « Chaque membre de l'Organisation Internationale du Travail ayant ratifié cette convention s'engage à éradiquer et ne pas faire usage sous quelque forme que ce soit du travail forcé et obligatoire:(a) comme moyen de coercition politique, d'éducation, ou comme peine pour détenir ou exprimer des opinions politiques ou idéologiques s'opposant au système politique, social ou économique en place.(b) comme méthode de mobilisation et d'utilisation du travail dans un objectif de développement économique(c) comme moyen de discipline de travail(d) comme peine pour avoir participé à des grèves(e) comme moyen de discrimination raciale, sociale, nationale ou religieuse. » (article 1).
Convention (No 182) concernant l'interdiction des pires formes de travail des enfants et l'action immédiate en vue de leur élimination (1989)La convention OIT 182 bannit les pires formes de travail de mineurs comprenant esclavage, vente et dette de servitude, travail forcé, recrutement dans le cadre de l'armée, prostitution, trafic de drogue ou toute autre activité illégale, ainsi que tout autre travail qui nuie à la santé, sécurité ou à la morale d'un enfant.
Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant, concernant la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants (2000)Ce protocole facultatif a été en place pour sanctionner les activités impliquant la vente et l'adoption illégale d'enfants, ainsi que la prostitution et la pornographie enfantine. Le protocole est entré en force le 18 janvier 2002.


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UNION AFRICAINE (AUTREFOIS "L'ORGANISATION DE L'UNITÉ AFRICAINE", OUA)
Charte africaine des droits de l'homme et des peuples (1981) (article 5)L'article 5 du traité principal des droits de l'homme stipule que « toute forme d'exploitation et de dégradation de l'homme particulièrement esclavage, commerce d'esclave, torture, peine et traitement cruels, inhumains ou dégradants devrait être interdits. »

CONSEIL DE L'EUROPE
Le Conseil de l'Europe est une organisation régionale intergouvernementale comprenant 45 pays. Il vise à défendre les droits de l'homme, la démocratie parlementaire et les règles législatives. Tout membre de l'Union européenne fait aussi partie du Conseil de l'Europe. Le Conseil de l'Europe n'a adopté aucun traité particulier relatif aux personnes handicapées, mais a crée deux traités importants qui incluent la protection des droits aux handicapés.
Convention de sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés fondamentales (1950) (article 4)Le traité principal européen des droits de l'homme interdit l'esclavage et le travail forcé tout en définissant ce qui ne devrait pas être considéré comme travail forcé et obligatoire: travail requis au cours d'une détention ; tout service à caractère militaire faisant partie du service militaire obligatoire ; tout travail ou service formant partie intégrale des obligations civiques.

ORGANISATION DES ÉTATS AMERICAINS (OEA)
Convention américaine relative aux droits de l'homme (1969) (article 6)Article 6 (libération d'esclavage) de la convention américaine des droits de l'homme, qui entra en force en 1978, établit que « personne ne devrait être soumis à l'esclavage ou à toute autre servitude involontaire formellement interdit, comme le commerce d'esclaves et le trafic de femmes. » Comme la convention européenne relative aux droits de l'homme elle liste les situations n'étant pas considérées comme travail forcé ou esclavage (travail dans le cadre d'une détention, du service militaire, d'urgence ou faisant partie de devoirs civiques)


Agences nationales d'assistance, de protection et de service
Les pays ayant ratifiés ces traités internationaux et régionaux ont par la même accepter de remplir les obligations que leur ratification entraîne en implantant leurs provisions dans leur intégralité au niveau national. Ce devoir implique la révision des lois concernant l'esclavage et le travail forcé et l'adaptation de celles-ci en conformité avec les conditions stipulées dans le traité ou par l'adoption de nouvelles lois pour atteindre les critères européens. L'Organisation International du Travail (OIT), agence des Nations Unies, joue un rôle de contrôle des normes internationales pour la protection contre l'esclavage et assiste les victimes d'esclavagisme par le biais d'initiatives telles que le Programme focal sur le travail des enfants (IPEC) ou le Programme global contre la traite des êtres humains.
Des organismes non gouvernementaux tels que Anti-Slavery International (ASI), Amnistie International et Human Rights Watch sont très actifs au niveau international et militent en publiant des campagnes d'information et coordonnent des actions pour une prise de conscience publique.
Il y a énormément d'exemples d'organismes luttant contre l'esclavagisme au niveau national. La Commission des terres à pâturer (CPT) au Brésil luttent contre l'esclavagisme. CPT fait pression sur le gouvernement brésilien pour renforcer les lois interdisant l'esclavagisme et ont aidé à réduire le nombre d'enfants forcés au travail sans salaire. SOS Esclaves en Mauritanie, une organisation mauritanienne dirigée par d'anciens esclaves- s'emploie à libérer les esclaves au prix de grands risques. Le mouvement clandestin El Hor (« Le libéré ») et SOS Esclaves font pression sur le gouvernement mauritanien pour le changement des lois et pratiques et assistent les esclaves évadés. Le programme de libération des esclaves, créé par des tribus arabes et africaines ayant formé un traité de paix, profite aujourd'hui d'un soutien considérable de la part de Christian Solidarity International (CSI), une organisation humanitaire Suisse. Des leaders des droits civiques reconnus - révérend Al Sharpton, sénateur Walter Fauntroy et activiste du NAACP Joe Madison- ont récemment soutenus des missions du CSI.
De plus en plus d'organisations travaillent également à combattre et à empêcher le trafic d'être humain et la servitude sexuelle. La Strada travaille à travers l'Europe centrale et l'Europe de l'est à empêcher le trafic et à assister les victimes de servitude sexuelle. La Coalition contre le trafic des femmes organise des campagnes d'information et fait pression sur la classe politique internationale au nom des femmes sexuellement exploitées. Le Projet Protection rassemble des données légales et des histoires de survivants concernant le trafic de femmes et d'enfants sur ce sujet.





samedi 4 août 2007

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Niger un avenir sans esclavage

mercredi 1 août 2007

lundi 11 juin 2007

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mardi 5 juin 2007

Niger un avenir sans esclavage

Action : Niger un avenir sans esclavage

Il y’a quatre ans jour pour jour, le 13 juin 2003, le Niger criminalisait l’esclavage. Cette loi n° 2003-25 portant institution du code pénal et réprimant l’esclavage n’est toujours pas respectée et la pratique est toujours maintenue car des centaines de milliers de personnes continuent d’être victimes des pratiques esclavagistes et des actes discriminatoires connexes dans le pays.
Tant qu’au Niger persiste une division des classes en noble et non noble , en maître et esclave tel que cela est d’actualité aujourd’hui ; tant que persiste une politique sélective et discriminatoire qui écarte beaucoup de cadres compétents, tout simplement parce qu’ils sont des hommes de caste ; tant que persiste le silence complice des autorités qui continuent de nier la réalité ; tant qu’au seuil du 21 é siècle, des mariages à Niamey la capitale du pays et dans la plupart des grandes villes et autres villages échouent à cause de cette différence de caste ( il ne se passe une semaine sans que des mariages n’échouent à Niamey comme à l’intérieur du pays) ; tant que persiste un rapport d’interdépendance entre le maître et l’esclave et enfin tant que persiste des comportements humiliants et honteux , le Niger ne saurait avancer et se développer car cela constitue un handicap sérieux pour la société nigérienne et participe à plonger le Niger dans une pauvreté extrême.

Quelques cas :
Boubou Hama, premier instituteur du Niger sous la colonisation, président de l’assemblée nationale (1960-1974), grande figure de la littérature française : le seul cas d’homme de caste qui avait occupé une telle haute fonction et qui avait été toujours rappelé à l’ordre comme quoi, c’est un esclave et que même la chaussure d’un chef traditionnel de chez lui est plus importante que lui.
Lors des élections des candidatures des cadres et citoyens très capables et valeureux sont écartés de la course à la députation tout simplement parce qu’étant des hommes de caste.
En juin 2002 à Niamey un colonel de l’armée nigérienne avait été contraint de renoncer au mariage qu’il avait projeté avec une demoiselle docteur en médecine, tout simplement parce que la fille était d’origine servile. En 2005, Adamou S, étudiant à l’université de Niamey qui s’était vu refusé la main de Halima par sa belle famille parce qu’il est issu d’une famille de forgerons.
En 2005 G Hassane s’était réfugié en Belgique, suite à une série de traitements esclavagistes et d’une détention en prison qu’il avait eu à subir du simple fait de son origine servile.
Le 28 juin 2004, Assibit s’était sauvé en parcourant à pied 30 kilomètres. Elle avait été esclave pendant 50 ans. Elle devait travailler toute la journée, de l’aube à la nuit pour préparer les repas du maître et de sa famille, traire les chamelles, aller chercher l’eau et le bois de chauffage, et accomplir toute les corvées domestiques.
Puisque le maître a un droit de vie et de mort sur l’esclave, il dispose à fortiori du droit de lui faire subir des traitements inhumains et dégradants. C’est cette réalité que corrobore, le cas de Mariama qui fût rouée de coups et même blessée par son maître à Tchintabaraden en 1998. Plus grave est le cas de Akididi castré en 1991 à Gharo par le fils de son maître, ou encore le cas de Taherrat qui mit au monde un enfant des suites des fréquents viols dont elle a fait l’objet de la part de son maître.
Mr Badié Hima , Vice-président de l’association des droits de l’homme y voit une manifestation de l’intolérance qui perpétue l’injustice, ainsi que l’inégalité entre les hommes. Mr Iguilas Weilas , président de Timidria, une association de lutte contre les pratique esclavagistes et la discrimination au Niger ajoute que le sujet de l’esclavage est tabou au Niger. L’administration n’en parle pas, les politiciens n’en parlent pas, les parlementaires non plus. Et lorsque vous posez un problème de ce genre devant les juridictions, le dossier est le plus souvent rangé. Une fille a été vendue (comme esclave), mais nous avons pu la sauver et avons confié l’affaire à la justice l’an dernier. Jusqu’ici le dossier n’a pas connu de suite, souligne Weilas. Rappelons qu’en 2005 Mr Weilas et un autre collègue ont été condamnés à huit mois de prison ferme dans le cadre de leur travail.
Dans le rapport conjoint Us Départment of state of Human Right et le UNHCR du 6 mars 2007, l’esclavage est toujours pratiqué au Niger par les touaregs les Djermas et les arabes ethnie minoritaire. Le même rapport souligne que quatre cas initiés par Timidria en faveur des victimes contre les maîtres d’esclaves sont toujours pendus devant les tribunaux.
Il est temps d’agir contre les pratiques esclavagistes et les actes discriminatoires connexes qui sont des graves violations de droits de la personne. Il est temps que la communauté internationale, l’Union européenne, les ONG de défense des droits de l’homme encouragent le gouvernement nigérien à s’attaquer de front au problème.

Recommandations:
Le gouvernement nigérien doit :
- Cesser de nier et reconnaître que l’esclavage au Niger reste un problème
- Envisager des mesures strictes à prendre pour éradiquer ce phénomène et les actes discriminatoires.
- Mettre fin à l’impunité dont jouissent les maîtres d’esclaves au Niger et soutenir Timidria dans sa lutte
- Mettre les moyens nécessaires à l’application stricte de la loi n° 2003-025 et prévoir des mesures
d’encadrement et de protection des esclaves.